La mise en conformité avec les réglementations est ressentie comme une épine dans le pied pour les entreprises françaises et cela n’est pas près de s’arranger.
Au cours des trois prochaines années, 61 % d’entre elles estiment que la mise en conformité deviendra encore plus complexe selon une étude réalisée par OnePoll pour Splunk interrogeant 500 décideurs IT français issus d’entreprises de plus de 250 collaborateurs.
RGPD, EU AI Act, NIS 2, DORA, … Les réglementations numériques européennes sont de plus en plus nombreuses et en constante évolution. Quel est leur impact sur les entreprises françaises, leur gestion des données et leur capacité à innover ?
Une réglementation numérique de plus en plus lourde pour les entreprises françaises
Les nouvelles technologies font désormais partie intégrante de notre quotidien.
Pour s’assurer que ces technologies, et les ensembles de données qu’elles génèrent et traitent, sont utilisés de manière éthique et sécurisée, les entités gouvernementales au niveau national et supranational, ont, ces dernières années, multiplié les réglementations qui supervisent ces technologies et processus.
Les entreprises françaises rencontrent aujourd’hui de plus en plus de difficultés à maintenir leur conformité en raison de l’évolution constante de l’environnement réglementaire (56 %), mais surtout en raison du volume de données (66 %) qui croît à une vitesse fulgurante*.
Le RGPD est la réglementation qui a représenté le plus grand défi pour les équipes informatiques (69 %), suivi par l’AI Act européen (47 %).
Pour 53 % des participants, le maintien de la conformité est d’autant plus difficile en raison du volume de données qu’ils doivent traiter.
63 % des personnes interrogées sont également préoccupées par le risque potentiel de voir leur entreprise dans l’obligation de verser une amende pour non-conformité à l’avenir.
Dans le cadre d’une vaste initiative de simplification réglementaire, l’UE révise actuellement les lois numériques sur la cybersécurité, les données et l’IA, en vue d’en réduire le poids et d’améliorer les orientations.
La data au cœur des préoccupations
Les décisionnaires IT français ont pleinement conscience que la conformité représente un tremplin pour leur entreprise, puisque 71 % d’entre eux affirment qu’elle leur donnera un avantage concurrentiel sur le marché à l’avenir.
L’augmentation de la vitesse et de la qualité de l’innovation (36 %) et l’accroissement de l’agilité et de la réactivité de l’entreprise face à un marché fluide (34 %) sont deux des principales raisons évoquées pour une plus grande utilisation des données.
Le cadre réglementaire peut être l’un des moteurs d’une meilleure gouvernance des données, qui permet à son tour une utilisation efficace, conforme et fiable de ces données.
C’est alors un cercle vertueux qui se met en place, puisque 22 % de ceux qui ont déclaré que les volumes de données avaient augmenté au cours des trois dernières années y ont vu une occasion d’obtenir des enseignements pour alimenter la croissance via l’innovation des produits et des services.
Cette réalité est également vraie pour les conseils d’administration.
Les décideurs informatiques français déclarent qu’ils exigent de plus en plus d’enseignements basés sur les données en raison d’un marché plus concurrentiel, par exemple autour des nouvelles technologies et de l’IA (52 %), ainsi que d’un environnement opérationnel de plus en plus difficile (48 %) et d’une situation économique incertaine (43 %).
Et l’IA, dans tout ça ?
Il semblerait que la France ait été plus lente que ses voisins allemands ou britanniques à déployer des projets d’IA.
En effet, seuls 39 % des participants déclarent avoir à la fois réalisé des projets d’IA dans le passé et travailler actuellement sur un projet d’IA, ce qui est inférieur aux deux autres pays (53 % au Royaume-Uni et 46 % en Allemagne).
Toutefois, l’écart entre les pays se réduit considérablement concernant les entreprises qui indiquent travailler uniquement sur des projets d’IA actuellement (70 % en France, 71% au Royaume-Uni et 75% en Allemagne).
Les algorithmes d’IA ont besoin de données fiables pour être entraînés, mais 42 % déclarent que l’état actuel des données (anciennes, incomplètes, obsolètes, etc.) fait courir le risque à leur entreprise de prendre du retard dans la course au déploiement de l’IA.
Néanmoins, ces algorithmes engendrent un grand nombre de données à gérer.
C’est d’ailleurs une source d’inquiétude pour 45 % des décisionnaires IT français, qui affirment que l’IA crée une explosion ingérable de la quantité de données que les entreprises doivent traiter.
Cette surcharge pourrait nuire à l’efficacité opérationnelle de l’entreprise pour 59 % des participants. 25 % s’accordent à dire que les cadres dirigeants ne seraient pas suffisamment conscients du fait qu’un surplus de données peut constituer un problème pour l’entreprise.
« Les données sont la clé de voûte des entreprises innovantes et résilientes. Seule une bonne gestion des données leur permettra d’accéder aux bonnes données, au bon moment, afin de maintenir un haut niveau de conformité et d’innovation, par exemple, avec des solutions d’IA.
note Petra Jenner, General Manager & Senior Vice President EMEA chez Splunk
Des investissements continus sont nécessaires pour s’assurer que les organisations disposent des outils et des compétences nécessaires pour gérer des volumes de données de plus en plus importants.
Il est très encourageant de voir que la France semble rattraper son retard dans le déploiement de l’IA. Les entreprises françaises se sont, jusqu’à présent, distinguées par leur pragmatisme et leur prudence ; mais 2025 est bien l’année où le ROI de cette technologie n’est plus à prouver ! »
Méthodologie
Cette étude en ligne auprès de 500 décideurs informatiques français issus d’entreprises de plus de 250 salariés a été commandée par Splunk (filiale de Cisco) et réalisée par la société d’études de marché OnePoll, conformément au code de conduite de la Market Research Society. Les données ont été collectées entre le 17 et le 28 avril 2025. Tous les participants sont doublement invités à prendre part à l’étude et sont rémunérés en fonction de sa longueur et de sa complexité. Cette étude a été supervisée et éditée par l’équipe de recherche OnePoll. OnePoll est une société partenaire de MRS, membre d’ESOMAR et membre du British Polling Council. L’étude a également été réalisée avec un échantillon de taille similaire au Royaume-Uni et en Allemagne.
* Parmi ceux qui ont répondu que la mise en conformité était devenue plus difficile au cours des trois dernières années.
